Le prêt professionnel a pour but de financer des investissements professionnels. Il est destiné exclusivement aux petites et moyennes entreprises, artisans, commerçants, et travailleurs indépendants, quel que soit leur domaine d’activité (alimentaire, santé, hôtellerie, industrie, parmi de nombreux exemples).

Les investissements financés peuvent être matériels (locaux, véhicules, machines) ou immatériels (fonds de commerce, fonds de roulement, par exemple). Le prêt peut servir à financer la totalité ou une partie du montant requis pour l’investissement.

Le taux d’intérêt du prêt peut être fixe ou variable, et la durée est comprise entre deux et quinze années. Pour bénéficier du prêt professionnel, l’emprunteur doit, en général, fournir une garantie.

Quels sont les différents types de prêts professionnels disponibles ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Quelles sont les garanties à fournir pour ces prêts ? Retrouvez, dans cet article, quelques informations pour vous éclairer.

Pour quelles raisons recourir au prêt professionnel ?

Le crédit professionnel peut servir à différentes étapes de développement d’une entreprise, et pour plusieurs besoins, tels que la reprise de parts sociales, le financement de nouveaux projets, la reprise de clientèle pour les professions libérales, la disponibilité de trésorerie, ou encore le rachat d’entreprise, la création d’entreprise ou la reprise d’entreprise ou d’une franchise.

Il existe une panoplie de crédits professionnels qui permettent de répondre à tous ces besoins. L’emprunteur peut avoir recours à différents montages financiers. Il est important de se faire accompagner par un expert, qui saura conseiller l’emprunteur sur les solutions spécifiques à son secteur d’activité, et lui permettre de prendre une décision avertie dans son choix de prêt professionnel.

Les caractéristiques du prêt professionnel

Le crédit professionnel se compose de plusieurs paramètres qu’il est nécessaire de connaître avant d’explorer les différents types de prêts professionnels disponibles. Tout d’abord, le montant emprunté par l’entreprise auprès de l’établissement bancaire est appelé capital.

Il faut, à ce capital, ajouter des intérêts, qui représentent le coût de l’emprunt. D’autres frais liés à l’emprunt viennent s’ajouter au remboursement du crédit: les frais de dossier, les frais d’assurance, ou encore les frais de souscription de garantie pour l’emprunt. L’emprunt est souscrit pour une certaine durée, durant laquelle le remboursement va s’échelonner.

A partir du montant emprunté, de la durée, et du taux d’intérêt, l’établissement bancaire va produire un tableau d’amortissement qui résume la fréquence de remboursement (annuelle, semestrielle, trimestrielle, ou mensuelle), la part du capital et la part des intérêts dans le remboursement, les échéances des remboursements et la balance restant après chaque remboursement.

Il est bon de noter que l’établissement bancaire prêteur doit obligatoirement communiquer les informations suivantes à l’emprunteur, afin que ce-dernier sache exactement ce qui l’engage :

  • Le taux d’intérêt
  • L’échéancier, détaillant la part du capital et la part d’intérêt
  • Les garanties considérées
  • La durée de remboursement
  • L’annuité
  • Les frais de dossier
  • Les indemnités applicables en cas de remboursement anticipé du prêt

Les différents types de prêts professionnels

Il existe une multitude de crédits professionnels qui permettent à l’emprunteur d’atteindre différents objectifs: rachat ou création d’entreprise, acquisition de matériels et d’équipements, achat ou location d’un local, obtention d’une trésorerie immédiate, parmi de nombreux exemples. Chaque type de prêt professionnel présente des avantages et des inconvénients.

Le crédit professionnel classique

C’est le prêt bancaire entreprise traditionnel par excellence. Tout comme pour le prêt bancaire pour particuliers, l’emprunteur souscrit à un crédit pour un montant spécifique et pour une durée déterminée. L’emprunteur doit rembourser le capital et les intérêts à des intervalles réguliers.

Le prêt bancaire traditionnel permet de combler plusieurs besoins tels que l’acquisition de locaux, l’achat de matériel ou de véhicules, ou encore de répondre à des besoins en trésorerie pour augmenter le capital de l’entreprise, acquérir des parts sociales, ou pour obtenir un fonds de roulement.

Le prêt brasseur

C’est un crédit spécifique pour les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie. Avec ce type de crédit, le professionnel CHR obtient un soutien matériel ou un crédit de la part de son fournisseur. Les fournisseurs qui accordent le prêt brasseur peuvent être des fournisseurs de boissons ou de matériels, par exemple.

Le prêt brasseur s’accompagne, en général, d’un contrat d’exclusivité entre le fournisseur et le professionnel. Le contrat indique le volume de commande minimum par année et l’engagement du professionnel à s’approvisionner uniquement chez le fournisseur accordant le prêt brasseur.

Le prêt in-fine

C’est un prêt qui a deux particularités: il obéit à un taux d’intérêt fixe, et le capital est remboursé en un seul montant au terme de la période d’emprunt. De ce fait, l’emprunteur ne paie que les intérêts et les assurances à chaque échéance du prêt. En général, le prêt in-fine est accordé aux entreprises qui ont une très bonne performance financière et qui sont stables.

Les établissements financiers qui accordent ce prêt exigent fréquemment de l’emprunteur qu’il fasse des versements sur un produit de placement, afin d’obtenir une sorte de nantissement sur l’emprunt et d’en maximiser la capacité de remboursement, au terme de la période du prêt. L’établissement bancaire requiert aussi que l’emprunteur souscrive à une assurance invalidité-décès pour ce type de prêt.

Le financement participatif ou crowdfunding

Le financement participatif a pris de l’ampleur durant ces dernières années. Sa popularité tient du fait que ce type de financement permet de financer des projets qui sont davantage difficiles à défendre devant un établissement de crédit.

Avec le crowdfunding, le projet de l’entreprise est présenté sur une plateforme et ce sont des particuliers qui prêtent de l’argent à l’entreprise, selon leur intérêt dans les projets disponibles sur la plateforme. Lorsque le montant de financement demandé est atteint, les fonds sont débloqués et l’entreprise obtient un accès rapide au prêt, sans avoir à donner de garantie ou d’apport.

Le crédit revolving

Ce type de prêt professionnel correspond à une réserve d’argent mise à la disposition de l’entreprise afin que celle-ci puisse accéder et retirer rapidement les fonds dont elle a besoin. Pour ce type de prêt, c’est uniquement le montant utilisé qui est remboursé (capital et intérêts), et non la totalité des fonds débloqués et disponibles à l’entreprise.

Le taux d’intérêt est variable. Ce type de financement doit donc être manié avec précaution car les remboursements peuvent devenir importants lorsque la gestion des fonds n’est pas rigoureuse. L’emprunteur peut rompre le contrat quand il le désire.

Le leasing ou crédit-bail

Dans le cadre de l’immobilier, le crédit-bail permet à l’entreprise d’occuper des locaux sans qu’elle n’ait à débourser de grosses sommes d’argent ou à s’endetter pour acquérir un bien immobilier. L’entreprise paie les loyers à la fréquence convenue avec le propriétaire du bien et bénéficie, à la fin de la période de location, de la possibilité d’acquérir le bien immobilier.

Cette option de prêt professionnel offre un avantage fiscal très intéressant car il n’y a pas d’immobilisation dans le bilan comptable de l’entreprise. Dans la même optique, le leasing automobile donne la possibilité d’obtenir un ou plusieurs véhicules récents pour l’entreprise, sans avoir à débloquer des fonds conséquents pour leur acquisition.

Ce type de financement permet à l’entreprise de maîtriser son endettement. Le contrat de leasing inclut les frais d’entretien et de maintenance à la charge du concessionnaire. Il est possible de déduire les mensualités du crédit-bail des charges, ce qui fait que cette option de financement n’alourdit pas le bilan de l’entreprise.

Le crédit de trésorerie

C’est une sorte de crédit professionnel qui offre la possibilité de financer des besoins en trésorerie, qu’ils soient ponctuels ou permanents, en ayant un compte débiteur envers son établissement bancaire, pour une période limitée. Il n’est pas nécessaire pour l’entreprise de fournir une garantie, mais elle doit cependant prouver qu’elle maintient rigoureusement ses comptes.

Les dispositifs suivants relèvent du crédit de trésorerie :

  • La facilité de caisse : c’est un crédit professionnel qui ne peut dépasser quinze jours. La facilité de caisse est une solution temporaire pour accorder à l’entreprise la possibilité que son compte soit débiteur pour une courte période, en cas d’imprévu.
  • Le découvert autorisé : il est accordé par l’établissement bancaire et peut être mis en place pour plusieurs semaines ou plusieurs mois. Il permet d’anticiper les écarts réguliers entre les dépenses et les recettes sans avoir à s’acquitter de frais bancaires onéreux relatifs au découvert non autorisé. L’entreprise doit cependant justifier auprès de sa banque une prochaine entrée d’argent pour pouvoir avoir accès au découvert autorisé.
  • Le crédit de campagne : c’est une facilité exclusivement réservée aux entreprises dont l’activité professionnelle est saisonnière, et qui disponible entièrement sur l’année. L’entreprise qui souhaite bénéficier de ce prêt doit établir un calendrier des sorties et des entrées financières de sa trésorerie, afin de prouver la saisonnalité de son activité.

L’affacturage

Aussi appelée factoring, cette solution de crédit permet à l’entreprise de financer le besoin en fonds de roulement pour éviter tout décalage entre ses dépenses et ses recettes. L’affacturage est fait par des sociétés spécialisées.

Il y a donc un coût pour avoir recours à ce type de prêt professionnel. Cependant, ces sociétés fournissent un service de recouvrement, ce qui permet de diminuer les impayés.

Les garanties à fournir pour les prêts professionnels

Les organismes de crédit peuvent tout à fait demander des garanties à l’emprunteur professionnel, pour se protéger contre des défaillances de paiement de la part de l’emprunteur.

Le nantissement

C’est une garantie en nature fournie par l’emprunteur à l’établissement bancaire. L’entreprise peut mettre plusieurs biens en nantissement: des titres, des parts sociales, le fonds de commerce, par exemple.

Si l’entreprise n’est plus en capacité de rembourser son prêt professionnel, l’établissement bancaire peut saisir les biens nantis pour être remboursé du prêt qu’il a accordé.

L’assurance-vie

Un contrat d’assurance-vie peut être fourni comme garantie pour souscrire à un prêt professionnel. Cette option permet de ne pas encourir les frais associés à l’hypothèque. L’établissement bancaire octroyant le prêt peut être désigné comme bénéficiaire du contrat d’assurance-vie.

Dans ce cas, l’emprunteur ne bénéficie plus des mêmes droits sur le contrat d’assurance-vie.

La caution

La caution peut être une personne physique ou une personne morale (une autre entreprise, ou une société de caution mutuelle). La caution se porte garante et est donc solidaire de la dette contractée par l’emprunteur.

Si l’emprunteur ne peut honorer ses paiements, c’est la caution qui doit assurer le remboursement de la dette.

Notez également que pour soutenir votre emprunt, il est vivement recommandé de souscrire à une assurance de prêt professionnel, cette assurance emprunteur sécurise les organismes prêteurs en cas d’accident de la vie.

Le remboursement anticipé

En général, un prêt professionnel est remboursé de manière classique: à la fréquence convenue (chaque mois, chaque trimestre, chaque semestre ou chaque année), l’établissement bancaire débite le compte de l’entreprise du montant relatif à l’échéance due.

Le remboursement anticipé d’un prêt professionnel n’est possible que si cette option est explicitée dans le contrat d’emprunt. Si le contrat ne contient aucune clause relative au remboursement anticipé, l’entreprise n’aura d’autre choix que de continuer à rembourser le prêt dans les conditions auxquelles elle s’est engagée.

Dans les cas où l’entreprise aurait le droit de rembourser son emprunt de manière anticipée, la banque impose un montant minimum et peut également réclamer des pénalités à l’entreprise. Il faut bien lire le contrat d’emprunt signé pour prendre connaissance des conditions applicables au remboursement anticipé du prêt en question.

Mettre toutes les chances de son côté pour obtenir un prêt

Actuellement, obtenir un prêt n’est pas chose aisée. Les banques se montrent toujours plus exigeantes sur les garanties et peuvent se montrer frileuses suivant votre secteur d’activité. Avoir un apport est un avantage incontestable pour trouver facilement un prêt. Dans l’idéal, les banques (et même les courtiers) demandent un minimum de 20 à 30 % du montant à emprunter.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est nécessaire de fournir un dossier solide à l’organisme prêteur. Préparez un business plan convaincant : présentez clairement votre projet (activité de l’entreprise, prévisions du chiffre d’affaire, etc.), prouvez son équilibre financier (situation financière actuelle, capacité de remboursement, garanties, etc.), et préparez-vous à cet entretien.

A retenir

  • Faites appel à un courtier pour vous décharger de la recherche du « meilleur » crédit.
  • Retenez que l’apport personnel est capital lors d’une demande de crédit professionnel.
  • Les taux de remboursement dépendent du secteur d’activité et du type de prêt demandé.
  • Pensez au financement participatif